A l’échelle de l’économie mondiale, la pandémie de COVID-19 a entraîné une accélération très nette des tendances conduisant à des technologies de rupture. La très forte augmentation des valorisations des valeurs du secteur des technologies de l'information soulève des questions sur la durée du rebond en cours. Guy Davies, responsable du pôle de gestion fondamentale sur actions, nous explique pourquoi les choses pourraient être différentes, cette fois-ci.
La crise du COVID-19 a clairement fait office d’accélérateur des grandes thématiques de croissance à long terme, qu’il s’agisse de l’adoption des services informatiques du Cloud, de l’intelligence artificielle (IA) ou de l’automatisation, et rien ne semble vouloir freiner cette tendance.
Voici quelques exemples relatifs à cette tendance :
Même si la progression des valeurs des secteurs qui ont largement profité des tendances liées au COVID-19 pourrait faire une pause, je pense que plusieurs facteurs de poids vont pérenniser la montée en puissance des services du Cloud, de l’IA et de l’automatisation.
Les technologies de rupture ont plusieurs catalyseurs, comme l’innovation et la motivation, mais le principal reste la transformation digitale. Ce phénomène accroît l’efficience des processus et donne naissance à de tout nouveaux produits, services et modèles économiques.
Voici des exemples concrets de la capacité de la digitalisation à relever certains des défis mondiaux et à répondre aux grandes questions sociétales :
Les valorisations des valeurs technologiques sont élevées par rapport aux 10 dernières années, mais elles ne me semblent pas excessivement onéreuses sur une échelle de 20-25 ans. Autrement dit, les valorisations n’ont pas atteint les niveaux observés en 2000 pendant la bulle des valeurs technologiques.
Dans le secteur technologique, les valorisations des actions des éditeurs de logiciels semblent tendues, mais nous constatons des dispersions importantes, ce qui nous permet de continuer à identifier de bonnes opportunités d’investissement pour nos stratégies. Cela m’amène à l’observation suivante : la collocation « valeurs technologiques » est trop générale et nous devons plus que jamais nous concentrer sur le profil individuel de chaque entreprise.
Ce n’est pas une tendance généralisée à laquelle nous assistons. Il existe en effet des divergences et une fragmentation des prix, ce qui est créateur d’opportunités. Je peux citer certains titres qui semblent bon marché sur la base de la croissance des marges, des parts de marché et du marché net disponible. D’autres valeurs semblent plus onéreuses comme celles qui n’ont pas encore réalisées de bénéfices ou générées de flux de trésorerie, mais dont les valorisations sont déjà élevées.
C’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire d’examiner les divers indicateurs (flux de trésorerie actualisés, cours/bénéfices, cours/CF, taux de croissance et ROIC/CFROI[1]) des entreprises – et surtout leur l’avantage concurrentiel (moat) et la viabilité de leurs taux de croissance et de la rentabilité de leur capital. Les leaders de chaque secteur possèdent généralement les meilleures technologies, mais ils ont aussi tendance à beaucoup réinvestir dans leur croissance future. Ce qui entraîne un cercle vertueux.
Il est aussi très important de prendre le contexte en compte : dans un monde marqué par une croissance atone, des taux faibles et une inflation léthargique, comment faut-il valoriser ces leaders mondiaux ?
La crise du COVID-19 a déjà initié un nouveau cycle marqué par une croissance faible et des niveaux d’endettement élevés. Les États et les banques centrales des pays développés n’ont donc guère d’autre choix que de soutenir l’économie réelle en veillant à ce que les entreprises disposent des financements nécessaires.
Par conséquent, les entreprises devront mettre une partie de ces bénéfices futurs de côté pour rembourser leur dette. La faiblesse des taux d’intérêt pourrait sans doute permettre aux multiples de valorisation de rester élevés, même pendant un creux de cycle.
Dans ce contexte, seules les meilleures entreprises, positionnées sur les rares segments de croissance, allouant sainement leur capital et n’utilisant aucune pratique d’ingénierie financière pour gonfler leurs bénéfices, seront en mesure d’accompagner l’augmentation de leurs multiples de valorisation d’une forte croissance de leurs bénéfices.
Dans un monde où la croissance est globalement faible, c’est ce type de croissance qui perdurera.
Il sera désormais moins facile de créer de la valeur financière à partir de l’allocation d’actifs, comme cela a été le cas au cours des 30 dernières années de baisse continue des taux d’intérêt.
Je pense plutôt que la sélection des valeurs va revenir au premier plan dès lors que le cycle de baisse des taux d’intérêt prendra fin et que les écarts de performance entre les meilleures entreprises et les autres obligeront les investisseurs à se montrer très sélectifs.
Consultez aussi:
[1] Ils existent différentes méthodes d’évaluation des actions. Consultez: https://www.investopedia.com/articles/fundamental-analysis/11/choosing-valuation-methods.asp
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L’investissement dans les marchés émergents, ou dans des secteurs spécialisés ou restreints, est susceptible d’être soumis à une volatilité supérieure à la moyenne en raison d’un degré élevé de concentration, d’une plus grande incertitude parce que moins d’informations sont disponibles, qu’il y a moins de liquidité ou en raison d’une plus grande sensibilité aux changements des conditions du marché (conditions sociales, politiques et économiques).
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